Messages : 27 Date d'inscription : 06/12/2013 Age : 34 Localisation : Quelque part près de Boston Militaire Dean Shannon | Sujet: Se dégourdir les jambes, ya qu’ça de vrai Sam 18 Jan - 19:13 | |
| Un peu d'air frais, de pluie et d'action Avec une belle inconnue ^^ L’air est humide cette après-midi et les rues jusqu’à présent animées ont laissés la place à des ruelles vides. En même temps, cela ne me surprend pas trop, car il n’y a en général pas beaucoup qu’activité au niveau de la zone des dépôts, sauf quand un gros navire débarque ou ce genre de chose. Mais d’après ce que je vois, il n’y avait pas eu de navire depuis quelques jours. Comment je le sais ? Car les équipements qui servaient à débarqué la cargaison sont rangés dans un coin, près des quais. Ça ne veut rien dire ? Peut-être pour vous, mais je vous signal que j’ai vécu près d’ici, dans un taudis qui plus est et j’avais parfois l’habitude de venir trainer ici, pour me changer les idées, je regardais les navires prendre la mer et m’imaginant souvent partir à bord de l’uns d’eux. J’ai même travaillé sur un petit bateau de pêche un été et je me suis rendu compte que je n’avais pas du tout le pied marin. Je sens une goutte de pluie sur ma tête et lève aussitôt les yeux vers le ciel. Je me dis qu’il va surement commencer à pleuvoir dru et décide de m’éloigner des quais pour m’avancer plus avant entre les containers.
Qu’il pleuve me laisse indifférent, car on ne peut pas empêcher la pluie de tomber, ça fait parti de la vie, il ne sert à rien de se plaindre qu’il pleuve. Je marche un peu au hasard, sans avoir de réelles destinations contrairement à tout à l’heure, même si au début, je ne savais pas vraiment ou aller non plus. Toutefois, je sais que ça n’est pas ça l’important, ce qui compte c’est de se dégourdir les jambes, de marcher. Aaaah marcher, c’est une chose que je n’ai pas fait depuis longtemps, naturellement je veux dire. Depuis deux semaines, j’ai techniquement marché tous les jours, habituant mon corps à ses nouvelles… attributions. Mes jambes m’avaient posées pas mal de problème, surtout les premiers jours ou j’avais apprit qu’elles n’étaient plus totalement les miennes. Ma jambe gauche a disparue, remplacée par un concentré de technologie censé compenser ma perte. D’un côté, je suis heureux de pouvoir marcher, mais en même temps ça me fait comme si je n’étais plus dans mon propre corps, que je n’étais plus moi-même. Pourtant c’est bien moi et je n’ai pas l’intention de me laisse faire, de rester passif.
Cette sortie me fait beaucoup de bien, surtout au moral, mais j’ai quand même été surpris qu’on m’apprenne ce matin que mon autorisation de sortie m’avait été délivrée. D’un autre coté, il était temps, car je n’avais mit que quelques jours pour réussir à remarcher plus ou moins normalement, pensant à ce que le spécialiste m’avait dit : « Tout est une question de psychologie ». Alors je m’étais plus ou moins persuadé que ces jambes de métal étaient devenues les miennes. Néanmoins, je compris très vite que marcher ne suffisait pas, il me fallait pouvoir courir aussi et ça c’était bien plus compliqué. On me l’avait dit pourtant, mais je ne les avais pas vraiment cru, pourtant mes nouvelles jambes avaient une force inouïes. Prendre une impulsion me faisait partir au quart de tour et de là, s’arrêter devenait réellement un gros problème. Comme pour mes bras, qui devaient agir avec maitrise à chaque fois que je saisissais un objet, mes jambes devaient en faire de même. Le mot qu’on m’a rabâché sans cesse pendant ces deux semaines, c’est le mot « Contrôle ». Je devais toujours garder le contrôle de moi-même, de mon corps et de mes émotions.
Le temps se couvre de plus en plus et je sens le vent du sud se lever à son tour, s’engouffrant dans ma veste. Depuis que j’étais de retour à Boston, calfeutré dans ce bâtiment de rééducation affecté par l’armée, je m’étais contenté de t-shirt simple sans marque et de pantalon ample, adapté pour faire des mouvements. Ce matin, comme je pouvais sortir, j’étais allé piocher dans mon sac de vêtement qu’on m’avait apporté, car mes affaires étaient restées dans la chambre qui m’était affecté. Devant, j’avais attrapé un haut gris, un pantalon kaki et ma vieille veste à capuche bleu clair. Pour les chaussures, je n’avais pas eu le choix, car mes nouveaux pieds avaient prit une taille de plus grâce aux épaisseurs du métal. Du coup, j’avais dû prendre des chaussures du centre, basiques, noirs. Comme je sens mes cheveux se mouiller à vue d’œil, je décide de passer la capuche sur ma tête. C’est chose faite, il pleut. J’accélère le pas, un peu perdu dans mes pensées. Pour dire la vérité, je ne pense qu’à une seule chose depuis des semaines, j’y aie pensé avant qu’on ne m’autorise à sortir et maintenant que je suis dehors, j’y pense encore. Il s’agit de mes parents.
Quand je suis partie ce matin, j’ai pensé aller les voir, mais plus je marchais et plus je m’éloignais de mon ancien chez-moi. Pourtant j’ai envie de les revoir, mais d’un autre côté, je n’ai pas envie qu’ils me voient. Leur montrer ça, ce que je suis devenu, cet être qui n’est qu’un mélange de leur fils et de composant bionique… je ne veux pas qu’ils me voient comme ça. Alors j’ai marché, un peu au hasard dans les rues de mon enfance et je suis arrivé près des docks. Les mains dans les poches, je rumine mon passé, quand des voix se font entendre. Tiens ?! Ils y auraient du monde par ici. Écoutant les voix, je décide d’aller vers elles. Après plusieurs croisements entre les containers, je débouche dans un endroit étrange. Entouré de containers de tous les côtés, créant une place carré en son centre, se trouve un nouveau container, mais avec plusieurs fentes un peu partout, si bien qu’il ressemblait plus à une caravane qu’à un container. Tout autour, un nombre assez conséquent d’hommes et de femmes parlaient avec énergie. D’après ce que je vois, ils n’ont pas vraiment la tête de personnes qui travailleraient près d’ici. Intrigué, je fais quelques pas vers eux.
Ça m’a fait l’effet d’une famille de souris qui se sauvent dès qu’elle vous aperçoit. Je n’avais pas couru pourtant, si fait le moindre geste austère qui laisserait croire que je leur voulais du mal. Et pourtant, à peine je suis rentré dans la cours carré qu’ils ont tous fichu le camp de tous les côtés. Comme ce genre d’attitude était plus que suspecte, je décide les pourchasser sans réfléchir. Je m’élance alors après un groupe de fuyard que je prends en chasse. Devant penser que se séparer était une bonne ici, ce qui était effectivement le cas, le groupe prend soudain des directions différentes. Maintenant, il fallait que je choisisse qui poursuivre. Devant moi, un homme en marcel tente un sprint, à ma droite une femme aux longs cheveux flamboyants en fait de même, à ma gauche ils ont déjà disparut. Peut-être avec une réflexion un peu sexiste, je décide de pourchasser la femme, essayant de la rattraper. Bordel, elle sait courir celle-là, mais je n’ai pas dit mon dernier mot, c’était le moment de voir ce que donne mes nouvelles jambes.
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